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FP.fr 3/2013 (1)

CAREME DE DESIR

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Saint Augustin

 

Toute la vie du vrai chrétien est un saint désir. Sans doute ce que désires, tu ne le vois pas encore: mais en le désirant, tu deviens capable d’être comblé lorsque viendra ce que tu dois voir. Puisque vous ne pouvez pas voir maintenant, que votre activité se contente de désirer.

Supposons que tu veuilles remplir une sorte de poche et que tu saches les grandes dimensions de ce qu’on va te donner, tu élargis cette poche, que ce soit un sac, une outre, ou n’importe quoi de ce genre. Tu sais l’importance de ce que tu vas y mettre, et tu vois que la poche est trop resserrée: en l’élargissant, tu augmentes sa capacité. C’est ainsi que Dieu, en faisant attendre, élargit le désir; en faisant désirer, il élargit l’âme; en l’élargissant, il augmente sa capacité de recevoir.

Nous devons donc désirer, mes frères, parce que nous allons être comblés. Voyez saint Paul, élargissant son désir pour être capable de recevoir ce qui doit venir. Il dit en effet: «Certes, je ne suis pas encore arrivé, je ne suis pas encore parfait. Frères, je ne pense pas avoir déjà saisi le Christ ».

Que fais-tu alors en cette vie, si tu ne l’as pas encore saisi? « Une seule chose compte: oubliant le chemin parcouru et tendu de tout mon être vers l’avenir, je suis mon élan vers le triomphe auquel je suis appelé de là-haut ». Il dit qu’il est tendu et qu’il suit son élan. Il se sentait capable de saisir ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce que le cœur de l’homme n’a pu concevoir.

Voilà notre vie: nous exercer en désirant. Le saint désir nous exerce d’autant plus que nous avons détaché nos désirs de l’amour du monde. Nous l’avons déjà dit à l’occasion: vide ce qui doit être rempli. Ce qui doit être rempli par le bien, il faut en vider le mal.

Suppose que Dieu veut te remplir de miel: si tu es rempli de vinaigre, où mettras-tu ce miel? Il faut répandre le contenu du vase; il faut nettoyer le vase lui-même; il faut le nettoyer à force de travailler, à force de frotter pour qu’il soit capable de recevoir autre chose.

Parlons de miel, d’or ou de vin: nous pouvons désigner de n’importe quel nom ce qui est indicible, mais son vrai nom est Dieu. Et quand nous disons «Dieu», que disons-nous? Ce mot désigne tout ce que nous attendons et pouvons attendre. Tout ce que nous pouvons dire est en-dessous de la réalité; élargissons-nous en nous portant vers lui afin qu’il nous comble quand il viendra. Nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est !

http://www.spiritualite2000.com/page-1082.php

 

 

BIEN TARD JE T'AI AIMEE, O BEAUTEE!

Saint Augustin

 

Bien tard je t’ai aimée,

ô beauté si ancienne et si nouvelle,

bien tard je t’ai aimée !

Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors

et c’est là que je te cherchais,

et sur la grâce de ces choses que tu as faites,

pauvre disgracié, je me ruais !

Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ;

elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant,

si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas !

Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité ;

tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité ;

tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi ;

j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ;

tu m’as touché et je me suis enflammé pour ta paix.

Quand j’aurai adhéré à toi de tout moi-même,

nulle part il n’y aura pour moi douleur et labeur,

et vivante sera ma vie toute pleine de toi.

Mais maintenant, puisque tu allèges celui que tu remplis,

n’étant pas rempli de toi je suis un poids pour moi.

Il y a lutte entre mes joies dignes de larmes

et les tristesses dignes de joie ;

et de quel côté se tient la victoire, je ne sais.

Il y a lutte entre mes tristesses mauvaises

et les bonnes joies ;

et de quel côté se tient la victoire, je ne sais.

Ah ! malheureux ! Seigneur, aie pitié de moi.

Ah ! malheureux ! voici mes blessures, je ne les cache pas :

tu es médecin, je suis malade ;

tu es miséricorde, je suis misère.

N’est-elle pas une épreuve, la vie humaine sur la terre ?

Et mon espérance est tout entière uniquement

dans la grandeur immense de ta miséricorde.

Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux.

Ô amour qui toujours brûles et jamais ne t’éteins,

ô charité, mon Dieu, embrase-moi !

 

 

Tag(s) : #FP Français
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